André Boucourechliev avait demandé à ses interprètes dans l’exécution des Archipels, œuvre musicale pour plusieurs pianos, d’attaquer leur partition de manière aléatoire. Il y a eu d’autres tentatives de ce genre en musique, en littérature, comme on l’a vu plus haut. Mais y en a-t-il existé de similaires en peinture ?
On construit de tableaux en prenant les six formes, numérotées de 1 à 6, qu’utilise Matisse ? des méduses, des oiseaux, des feuilles des philodendrons etc.?, en les plaçant dans une table d’opération euclidienne de groupe non commutatif à six éléments, de demi-groupes non commutatif à six éléments et enfin la dernière table où figurent les trente-six premières décimales de ? en base six. Si l’on choisit des couleurs étrangères à Matisse, l’intuition de celui-ci est éclatante. Cette invention n’a pas été mise en évidence, elle intervient en rupture avec la représentation du monde d’Alberti. Picasso pour sa part ne fait pas rupture, chez lui il y a aménagement, il reste paradoxalement classique dans sa conception de l’espace bien qu’il y ait eu le cubisme, mais le cubisme n’est qu’une forme adaptée de la représentation d’Alberti.
La limitation a six éléments numérotés de 1 à 6 : l’oiseau, la méduse, la feuille de philodendron etc… trouvent leur explication uniquement pour des raisons esthétiques.